France, paradis fiscal pour les rentiers : les dividendes mieux traités que les salaires. Focus : flat tax, fiscalité du capital, cotisations sociales, arbitrage
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France, paradis fiscal pour les rentiers : les dividendes mieux traités que les salaires. Focus : flat tax, fiscalité du capital, cotisations sociales, arbitrage

Les dividendes : une fiscalité bien plus douce que les salaires en France

En France, l’impôt sur le travail est lourd, progressif et socialisé. L’impôt sur le capital, lui, est forfaitaire, plafonné, et plus avantageux. Cette réalité, peu visible du grand public, fait de la France un véritable paradis fiscal… pour les rentiers. Grâce à la flat tax de 30 %, les revenus du capital — comme les dividendes, plus-values mobilières ou intérêts — échappent à la progressivité de l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales. Un dirigeant bien structuré peut ainsi se verser 100 000 € de dividendes et payer moins d’impôt qu’un salarié payé 50 000 € brut. Voici pourquoi.

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La flat tax : un taux fixe de 30 % tout compris

Depuis 2018, la fiscalité du capital est simplifiée par le prélèvement forfaitaire unique (PFU), aussi appelé flat tax. Tous les revenus mobiliers (dividendes, intérêts, plus-values) peuvent être taxés à un taux unique de 12,8 % d’impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux, soit 30 % au total. Ce taux est indépendant de votre tranche marginale d’imposition, de votre situation familiale ou du montant perçu.

Un actionnaire qui perçoit 200 000 € de dividendes paiera 60 000 € d’impôts. Un salarié avec 200 000 € de salaire brut sera imposé à l’impôt progressif, plus cotisations sociales, soit une charge globale de plus de 55 %. La différence est abyssale.

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Les salaires : taxation maximale, prélèvements sociaux sans fin

Le salaire en France est l’une des sources de revenus les plus lourdement taxées. Non seulement il est soumis à l’impôt sur le revenu progressif (jusqu’à 45 %), mais aussi à des cotisations sociales importantes : URSSAF, retraite, CSG-CRDS, etc. Ces cotisations, souvent invisibles pour le salarié, représentent entre 40 et 55 % de charges patronales et salariales cumulées.

En clair, pour qu’un salarié touche 50 000 € net, l’employeur doit débourser environ 90 000 € bruts chargés. Sur cette base, l’État prélève environ 40 000 €. Les revenus du capital, eux, ne sont pas soumis à ces mêmes cotisations.

Dirigeant de SAS : zéro charges sur les dividendes

Un dirigeant qui structure son activité sous forme de SAS ou de SASU peut se rémunérer de deux façons : via un salaire (soumis à charges), ou via des dividendes (soumis uniquement à la flat tax). Il est donc possible de se verser un faible salaire (ou aucun), et d’encaisser les bénéfices via des dividendes en fin d’année.

Contrairement à la SARL, où les dividendes peuvent être soumis aux cotisations sociales si le gérant est majoritaire, la SAS permet une distribution sans charges sociales, quel que soit le montant. C’est ce qui rend ce statut si populaire auprès des créateurs d’entreprise et des rentiers organisés.

L’arbitrage fiscal entre travail et capital : une stratégie réservée aux initiés

Les rentiers ou les entrepreneurs bien accompagnés choisissent comment, quand, et sous quelle forme ils se rémunèrent. En arbitrant entre salaires, dividendes, notes de frais, remboursements de compte courant, ou encore prestations via une société étrangère, il est possible de lisser ou réduire considérablement la charge fiscale globale.

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Cette optimisation n’est pas réservée aux milliardaires : dès que l’on perçoit plus de 50 000 € de revenus annuels, structurer ses flux devient rentable. Il faut pour cela créer une société, choisir un bon statut juridique (SAS, SCI à l’IS, holding), et piloter ses revenus comme une entreprise pilote sa trésorerie.

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Transmission, succession et impôts sur le capital : d’autres avantages cachés

Outre la fiscalité douce sur les revenus du capital, la France propose des dispositifs très avantageux en matière de transmission patrimoniale. Les actions d’entreprise peuvent être transmises via le pacte Dutreil avec un abattement de 75 %, les assurances-vie permettent de transmettre jusqu’à 152 500 € par bénéficiaire sans impôt, et les donations en démembrement réduisent drastiquement les bases taxables.

En clair, un rentier français qui possède une société, un portefeuille d’actions, une assurance-vie et un bon conseil fiscal, peut vivre confortablement avec une imposition modérée, tout en préparant une transmission allégée de son patrimoine.