La répression routière moderne : une fiscalité automatisée qui cible toujours les mêmes
Ce n’est plus un secret : en France, la répression routière est devenue une industrie. Radars fixes, mobiles, embarqués, PV de stationnement générés par scan automatique, zones 30 sans signalisation claire, multiplication des règles absurdes… tout est fait pour piéger, pas pour protéger. Et surtout : pour encaisser. Le plus grave ? Cette machine à cash ne frappe pas au hasard. Elle cible presque exclusivement les classes moyennes : les actifs, les automobilistes réguliers, ceux qui dépendent de leur voiture pour travailler, pour vivre. Des gens solvables, captifs… et résignés.
Radars automatiques : un système conçu pour flasher, pas pour sauver des vies
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2023, les radars automatiques ont généré plus de 760 millions d’euros de recettes. Loin de se limiter aux zones dangereuses, ils sont massivement implantés sur des axes rentables : nationales à 80 km/h, entrées de villes, voies rapides à 50. Résultat : des millions de conducteurs flashés pour 3, 4 ou 7 km/h de dépassement. Pas de mise en danger. Mais une facture à payer.
Et dans la majorité des cas, il ne s’agit pas de délinquance routière. Il s’agit de micro-dépassements involontaires, sur des tronçons mal signalés, où la vitesse change brutalement. Ce sont ces excès « techniques » qui génèrent le plus de recettes. Ce n’est donc pas une politique de sécurité. C’est une logique de rendement.
Les PV de stationnement : la nouvelle taxe municipale invisible
Depuis la dépénalisation du stationnement, les villes fixent librement leurs tarifs d’amendes (forfait post-stationnement). Certaines villes, comme Paris ou Lyon, ont transformé cette “redevance” en véritable pompe à fric. L’automatisation par scan (voitures LAPI) permet de contrôler des milliers de plaques par jour sans humain. Résultat : explosion des PV, baisse de la contestation, hausse des recettes. Et les riverains, les artisans, les salariés du quotidien ? Ils paient. Parce qu’ils n’ont pas le choix. Parce qu’ils doivent se garer quelque part. Parce que le système est calibré pour qu’ils échouent.
Qui paie vraiment ? Les classes moyennes et les zones périurbaines
Les données le confirment : les profils les plus verbalisés sont ceux qui utilisent leur voiture tous les jours pour travailler, déposer leurs enfants, faire des trajets domicile-travail. Ils vivent dans des zones où les transports en commun sont limités, où l’urbanisme impose la voiture. Ce sont les professions intermédiaires, les petits patrons, les salariés en horaires décalés. Pas les ultra-riches avec chauffeurs. Pas les urbains ultra-connectés qui télétravaillent depuis leur loft du centre-ville.
Les amendes routières sont une fiscalité ciblée : elles frappent les gens exposés, visibles, traçables. Des gens qui n’ont pas le luxe d’échapper aux radars, ni les moyens juridiques de contester chaque PV. Des gens qui paient… parce qu’ils ne peuvent pas faire autrement.
Un système basé sur la peur, l’automatisation et la soumission
Le modèle repose sur trois piliers : automatisation (radars et LAPI), intimidation (lettres recommandées, majorations, points retirés), et résignation. Peu de gens contestent un PV, par peur de payer plus. La procédure est volontairement complexe, lente, kafkaïenne. La menace d’une perte de points ou d’un retrait de permis suffit à faire céder même les plus indignés. Et pendant ce temps, l’État et les collectivités locales encaissent des centaines de millions par an — discrètement, sans débat public, sans vote… sans appel.
Où va l’argent des amendes ? Pas là où on vous le fait croire
Contrairement aux discours officiels, l’argent des PV ne va pas « sauver des vies ». Une partie va dans le budget général de l’État. Une autre finance l’entretien… des systèmes de contrôle. Dans certaines villes, les recettes du stationnement sont utilisées pour équilibrer les budgets locaux, ou pour sous-traiter à des sociétés privées les contrôles eux-mêmes. En clair : votre amende paie le salaire de celui qui va vous verbaliser demain.
Un impôt déguisé qui n’ose pas dire son nom
Ce n’est pas une redevance. Ce n’est pas une sanction pédagogique. C’est un impôt, déguisé, brutal, régressif. Il frappe plus durement les petits revenus. Il est prélevé sans débat, sans transparence, sans proportionnalité. Et il augmente d’année en année. L’inflation fiscale ne touche pas que les taxes : elle touche aussi les PV. Et personne ne la remet en cause.
Peut-on y échapper ? Oui, mais encore faut-il connaître le système
Il existe des recours, des vices de procédure, des délais à surveiller, des techniques de contestation. Il est possible, dans certains cas, de faire annuler une amende, de demander la clémence, de contester l’infraction. Mais ces démarches sont volontairement décourageantes. Il faut savoir quoi faire, quand le faire, comment l’écrire. Le système mise sur votre ignorance. Il fonctionne parce que vous abandonnez.
Ce que vous pouvez faire dès maintenant pour limiter l’impact des PV
– Toujours vérifier les dates : dépassement de délai = contestation possible
– Demander la photo radar : si elle est floue ou absente, vous pouvez contester
– Prendre en photo votre véhicule si vous suspectez un LAPI abusif
– Ne jamais payer immédiatement un PV suspect : analysez-le
– Regrouper vos infractions pour négocier auprès du trésor public
– Faire appel à un cabinet spécialisé si la perte de points vous menace réellement
En 2025, ne pas se défendre, c’est donner carte blanche au fisc automatisé. Et vous valez mieux qu’un IBAN docile.