Le système fiscal français est conçu pour prélever automatiquement les travailleurs… et laisser respirer ceux qui pilotent leurs revenus via sociétés et holdings
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Le système fiscal français est conçu pour prélever automatiquement les travailleurs… et laisser respirer ceux qui pilotent leurs revenus via sociétés et holdings

Bienvenue dans la France fiscale : le salarié est prélevé d’avance, l’investisseur choisit ce qu’il paie (et quand)

En France, le système fiscal est conçu pour ponctionner les revenus visibles, simples, prévisibles : le salaire. Un salarié est prélevé automatiquement, sans marge de manœuvre. À l’inverse, un entrepreneur, un investisseur ou un dirigeant structuré dispose d’outils lui permettant de piloter son imposition à la carte. Ce n’est pas une théorie complotiste. C’est une réalité quotidienne, que seuls les mieux informés utilisent à leur avantage.

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Le salarié paie en premier, l’entrepreneur paie en dernier

Un salarié n’a aucun contrôle sur son revenu brut. Tout est prélevé avant qu’il touche son salaire : cotisations sociales, impôt à la source, CSG, CRDS. Il paie avant même de dépenser. Un entrepreneur, lui, choisit ce qu’il se verse. Il décide de la forme (dividendes, rémunération, note de frais, remboursement), du moment, et du montant. Il pilote son résultat net, déduit ses frais, amortit ses investissements, et optimise via des sociétés interposées.

Un salarié à 50 000 € paie plus qu’un actionnaire à 100 000 € de dividendes

Fait peu connu : un salarié qui perçoit 50 000 € brut paiera plus d’impôts et de cotisations sociales qu’un entrepreneur qui perçoit 100 000 € en dividendes. Pourquoi ? Parce que les dividendes sont soumis à la flat tax (30 %), sans cotisations sociales. Et encore : via une holding, ce taux peut chuter à 1,25 % (régime mère-fille). Le salarié, lui, est prélevé à hauteur de 45 % à 55 % charges comprises. Et il n’a pas d’alternative.

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Les revenus d’activité sont matraqués, ceux du capital sont protégés

Le travail en France est lourdement taxé car il est visible, localisé, et socialement encadré. Le capital est mobile, structurable, opaque. C’est pour cela que l’État taxe moins les dividendes que les salaires, moins les plus-values que les heures supplémentaires, et exonère les patrimoines bien logés (assurance-vie, PEA, SCI, etc.).

En clair : on punit le revenu du travailleur. On ménage le revenu de l’investisseur. Ce n’est pas une anomalie. C’est une logique de fond, intégrée dans tous les textes.

Créer une société, c’est créer un mur fiscal entre vous et le fisc

Le salarié touche tout en direct. L’entrepreneur passe par une SAS, une SCI, une holding. Résultat : il choisit ce qui monte, ce qui descend, ce qui sort. Il peut :

– Déduire ses frais
– Amortir ses investissements
– Ne se verser que ce dont il a besoin
– Différer l’imposition via une holding
– Utiliser le cash pour acheter de l’immobilier, investir en bourse, ou financer un autre projet

Sa société travaille pour lui. Et tant qu’il ne remonte pas tout à titre personnel, il ne paie pas d’impôt sur la majorité de ses flux financiers.

Le fisc aime la transparence des petits et la complexité des grands

Le salarié est fiscalement transparent. Il est visible, automatique, traçable. L’investisseur structuré est fiscalement opaque : il passe par des montages, des véhicules juridiques, des règles comptables. Le fisc contrôle plus facilement un ouvrier qu’un dirigeant avec une holding à 3 étages, une SCI, une assurance-vie et un PEA plein à craquer.

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Ce n’est pas illégal. C’est juste asymétrique. Le système fiscal français récompense ceux qui jouent selon ses règles les plus complexes. Et punit ceux qui ne les connaissent pas.

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Implicite : sortez du statut de salarié passif

Le salarié paie toujours plein pot, car il est la cible facile. L’entrepreneur, le bailleur, le dirigeant SAS, l’actionnaire de SCI… eux optimisent. Ils ne fuient pas le fisc. Ils l’utilisent. Et ils le font depuis la France, sans avoir besoin de s’expatrier. Le paradis fiscal existe ici. Il est juste réservé à ceux qui ont pris le temps de s’organiser.