Créer une holding en France tout en devenant résident fiscal à l’étranger : la stratégie fiscale de 2025
En 2025, de nombreux chefs d’entreprise choisissent de créer une holding en France tout en transférant leur résidence fiscale à l’étranger. Cette stratégie hybride permet de combiner les avantages du régime fiscal français des sociétés mères et filiales avec l’exonération d’impôt personnel liée à un départ hors de France. Bien structurée, cette méthode permet de réduire la fiscalité sur les bénéfices, d’optimiser la distribution des dividendes, et de sécuriser un patrimoine professionnel sans subir la pression fiscale française sur le revenu.
La clé de cette stratégie repose sur la dissociation entre le lieu de résidence de l’actionnaire (le dirigeant) et l’implantation de la société. Il est tout à fait possible, légalement, d’être résident fiscal à Dubaï, au Portugal ou en Estonie, tout en possédant une holding française qui détient des parts dans des sociétés opérationnelles françaises ou internationales. Cette configuration permet une optimisation fiscale double : à la fois au niveau de l’impôt sur les sociétés en France, et de l’impôt sur le revenu dans le pays de résidence.
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Avantages fiscaux de la holding française en 2025 pour les entrepreneurs expatriés
Le principal avantage d’une holding française repose sur le régime mère-fille. Lorsqu’une société détient au moins 5 % du capital d’une filiale pendant deux ans ou plus, elle peut bénéficier d’une exonération de 95 % sur les dividendes reçus. En d’autres termes, la holding ne paie de l’impôt que sur une quote-part de 5 %, ce qui réduit fortement l’imposition sur les flux financiers entre sociétés du même groupe.
En parallèle, si le dirigeant est devenu non-résident fiscal français, les dividendes qu’il perçoit depuis la holding peuvent ne pas être soumis à l’impôt français, selon la convention fiscale entre la France et son pays de résidence. À Dubaï, par exemple, les dividendes étrangers ne sont pas imposés. Cela permet de rapatrier les fonds personnels sans payer ni impôt sur le revenu, ni prélèvements sociaux, à condition que le montage soit correctement structuré.
La holding peut également servir à centraliser les résultats financiers de plusieurs entités, à gérer des placements financiers, ou à organiser la transmission d’un patrimoine professionnel. Elle offre une grande flexibilité tout en restant un outil légalement reconnu par l’administration fiscale française.
Structure juridique recommandée : SAS holding + filiales opérationnelles
Le montage classique en 2025 repose sur une SAS holding, détenue par l’entrepreneur expatrié, et une ou plusieurs filiales opérationnelles (SAS, SARL ou SASU). La SAS est privilégiée pour sa souplesse statutaire, sa facilité de gestion, et son régime favorable en matière de dividendes. De plus, la SAS permet d’éviter les cotisations sociales obligatoires sur les dividendes (contrairement à la SARL si le gérant est majoritaire).
La holding émet des factures de gestion ou de consulting à ses filiales, peut remonter des dividendes, et même prêter de l’argent dans certaines conditions. L’ensemble doit respecter les règles de prix de transfert et être appuyé par des conventions inter-sociétés bien rédigées. Ce type de montage permet de piloter les flux financiers du groupe et d’organiser la remontée des fonds vers l’actionnaire expatrié en toute légalité.
Devenir résident fiscal à l’étranger tout en possédant une holding française
Le fait de posséder une holding française ne vous empêche pas de changer de résidence fiscale. En effet, ce qui détermine votre imposition personnelle, ce n’est pas la localisation de vos sociétés, mais votre lieu de résidence effective. Pour devenir non-résident fiscal français, vous devez quitter la France de façon réelle et durable : résidence principale à l’étranger, activité professionnelle exercée hors de France, centre des intérêts économiques transféré.
Une fois résident à l’étranger, vos dividendes perçus depuis la France peuvent ne plus être imposés en France, ou être soumis à une retenue à la source réduite selon les conventions fiscales internationales. Dans certains pays comme le Portugal (sous le régime RNH) ou Dubaï (avec imposition nulle), cette stratégie permet de toucher les dividendes de votre holding française en réduisant au maximum la fiscalité personnelle.
Il est cependant important de bien préparer le départ fiscal : résiliation des contrats français, désinscription de la sécurité sociale, déclaration de changement de résidence au fisc français, et organisation juridique du groupe en amont. La coordination entre votre fiscalité personnelle et celle de la holding est essentielle pour éviter les pièges.
Risques fiscaux à éviter lors de l’expatriation avec une holding française
Mal structurée, cette stratégie peut exposer à des risques fiscaux sérieux. Le premier danger est la requalification par l’administration française. Si vous gérez votre holding depuis l’étranger, mais que l’administration considère que les décisions importantes sont prises depuis la France, elle peut considérer que la société reste « dirigée depuis la France », et donc imposable comme telle. Il faut donc organiser une gestion réelle à distance, avec un président résident à l’étranger, des procès-verbaux tenus depuis l’étranger, et des preuves de la direction effective hors de France.
Autre risque : si le fisc considère que vous avez transféré vos parts ou vos revenus à l’étranger dans un but exclusivement fiscal, il peut invoquer l’abus de droit. Il est donc essentiel d’avoir une vraie logique économique : développement international, expatriation professionnelle, ou changement de vie cohérent. Le montage doit reposer sur des éléments factuels, documentés, et accompagnés par un conseil fiscal qualifié.
Enfin, il ne faut pas négliger les obligations déclaratives : déclaration des comptes à l’étranger, déclaration de participation dans des sociétés étrangères, et reporting des flux financiers. L’optimisation fiscale est un art de la précision, pas un jeu avec l’administration. Quand la structure est bien montée, elle permet de cumuler les avantages d’une fiscalité d’entreprise française bien connue, avec l’exonération de la fiscalité personnelle à l’étranger.