C’est une niche fiscale méconnue mais pourtant précieuse : certains travailleurs indépendants peuvent, une dernière fois en 2025, bénéficier d’une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 915 €. Cette opportunité est offerte aux professionnels libéraux, artisans, commerçants et autres non-salariés qui ont fait le choix d’une comptabilité rigoureuse encadrée par un expert-comptable et un Centre de Gestion Agréé (CGA).
Ce dispositif, destiné à encourager la transparence comptable, permet une réduction calculée sur les frais de comptabilité engagés. Mais attention : cette aide fiscale va disparaître en 2026, en vertu de la réforme prévue dans la loi de finances 2021. Pour les indépendants, 2025 représente donc la dernière année pour profiter pleinement de ce coup de pouce fiscal.
Les conditions pour bénéficier de la réduction : qui est concerné et comment en profiter
Pour décrocher cette réduction de 2/3 des frais de comptabilité, plafonnée à 915 €, plusieurs conditions strictes doivent être respectées :
- L’activité doit être exercée sous le régime réel d’imposition (BIC, BNC ou BA).
- Le professionnel doit être adhérent à un Centre de Gestion Agréé (CGA) ou à une Association de Gestion Agréée (AGA).
- La comptabilité doit être tenue par un expert-comptable diplômé.
Les dépenses concernées incluent les honoraires comptables et les frais liés à l’adhésion à un CGA ou AGA, dès lors qu’ils concernent l’année fiscale. Cette réduction s’impute directement sur le montant de l’impôt dû, ce qui la rend bien plus avantageuse qu’une simple déduction du revenu imposable.
Les contribuables doivent bien sûr justifier de ces dépenses dans leur déclaration de revenus, notamment via les pièces comptables transmises à l’administration fiscale. Il est essentiel d’être rigoureux, car tout manquement peut entraîner le rejet du bénéfice de la réduction.
Fin programmée de l’avantage fiscal : quelles alternatives pour les indépendants ?
La réduction d’impôt de 915 €, considérée comme un levier incitatif à la rigueur comptable, tire sa révérence. Cette mesure transitoire prendra fin à compter des revenus de 2025, pour une application fiscale en 2026. Une disparition programmée, annoncée dès la loi de finances 2021, qui vise à aligner le traitement des indépendants sur les règles fiscales générales, dans un souci de simplification.
Face à cette perte de soutien fiscal, les indépendants devront trouver de nouvelles stratégies pour réduire leur charge fiscale. Plusieurs pistes existent :
- Optimisation des charges déductibles : mieux maîtriser les dépenses professionnelles pour réduire la base imposable.
- Formes juridiques plus adaptées : envisager le passage en société (EURL, SASU) pour une gestion plus souple des rémunérations et des dividendes.
- Planification patrimoniale : recours à des dispositifs d’épargne retraite comme le PER, qui permet une déduction du revenu imposable.
Cette transition appelle à une réflexion stratégique sur la structure de son activité, et à une mise à jour des pratiques fiscales pour rester dans les clous tout en maintenant un niveau de rentabilité optimal.
Implications pratiques et conseils pour anticiper la fin de la réduction d’impôt
Le compte à rebours est lancé. Pour profiter une dernière fois de cet avantage fiscal, les indépendants doivent impérativement respecter les conditions en 2025. Cela implique :
- D’adhérer ou renouveler leur adhésion à un CGA/AGA avant la date limite.
- De collaborer avec un expert-comptable pour produire une comptabilité conforme.
- De préparer les justificatifs nécessaires pour leur déclaration de revenus 2026.
Mais au-delà de 2025, l’essentiel sera d’anticiper la nouvelle donne fiscale. Cela passe par une discussion approfondie avec un conseiller fiscal ou comptable afin de :
- Revoir l’ensemble des charges et investissements de l’activité.
- Envisager une restructuration juridique si cela s’avère plus avantageux.
- Se former aux nouvelles obligations déclaratives et aux opportunités offertes par d’autres dispositifs fiscaux.
Ce changement est aussi une opportunité : celle d’adapter son modèle économique à une fiscalité en constante évolution, tout en pérennisant la viabilité de son activité