Le fabricant américain de serveurs dédiés à l’intelligence artificielle, Super Micro Computer (SMCI), a vu son action chuter de jusqu’à 6,7 % mercredi matin, après avoir revu à la baisse ses prévisions de chiffre d’affaires pour l’exercice 2025. En cause : des incertitudes économiques croissantes, les nouvelles barrières douanières imposées par l’administration Trump, ainsi qu’une concurrence de plus en plus féroce dans le secteur des serveurs IA.
Dans une annonce faite mardi, l’entreprise a déclaré qu’elle s’attendait désormais à un chiffre d’affaires annuel compris entre 21,8 et 22,6 milliards de dollars, contre une estimation précédente située entre 23,5 et 25 milliards de dollars. Cette révision à la baisse reflète les tensions géopolitiques et les incertitudes macroéconomiques qui pèsent sur ses principaux clients.
Charles Liang, PDG de Super Micro, a indiqué lors d’une conférence téléphonique avec les analystes, à l’issue des résultats du troisième trimestre, que les droits de douane et le contexte économique mondial perturbé inquiètent certains clients, rendant difficile la prévision de la demande. Les serveurs de Super Micro intègrent notamment des puces d’intelligence artificielle fournies par Nvidia (NVDA), et sont largement utilisés dans les centres de données pour des applications IA.
Super Micro, cotée en bourse sous le symbole SMCI, a terminé la séance à 31,16 dollars, en recul de 1,76 dollar, soit une baisse de 5,34 %.
Bien que basée aux États-Unis, la société dispose également de sites de production à Taïwan et aux Pays-Bas, eux aussi concernés par les nouvelles taxes douanières de 10 % imposées par l’ancien président américain Donald Trump sur une large gamme de produits. Parmi les mesures à venir, des taxes supplémentaires sur les semi-conducteurs sont également envisagées. Or, ces composants sont essentiels au fonctionnement des serveurs Super Micro.
David Weigand, directeur financier de l’entreprise, a précisé que dans un « environnement aussi mouvant », la société tablait désormais sur une marge brute d’environ 10 %. À titre de comparaison, cette marge s’établissait à plus de 14 % au terme de l’exercice fiscal 2024 (clos le 30 juin), et atteignait même 18 % en 2023.
Ces perspectives en berne illustrent les défis croissants auxquels est confronté le secteur technologique, notamment celui des infrastructures d’intelligence artificielle, alors que la demande reste forte mais difficile à planifier dans un contexte économique instable.